This is an old revision of the document!
L’attentat d’Orvis VI constitue l’événement déclencheur de la Guerre d’Orion, premier conflit ouvert entre les Nations Unies Terriennes et leurs colonies extrasolaires. Il marque la rupture définitive entre la Terre et la colonie d’Orion, jusque-là considérée comme la plus prospère et la plus indépendante du bloc occidental.
Au début du XXIIᵉ siècle, les colonies humaines connaissent une croissance rapide grâce à l’exploitation minière et à la terraformation. La colonie d’Orion, première à atteindre l’autosuffisance, développe une identité propre et réclame davantage d’autonomie politique vis-à-vis des Nations Unies, devenues l’autorité centrale du bloc occidental après la crise climatique et la rivalité avec le Pacte Eurasiatique.
Les tensions s’exacerbent lorsque la Terre impose un blocus économique partiel sur Orion pour freiner ses velléités indépendantistes. Tandis que la propagande officielle parle de “mesures de stabilisation”, les colons y voient un acte d’oppression. Les négociations entamées entre le Conseil Colonial d’Orion et le Secrétariat Général de l’UN piétinent.
Le 17 mars 2152, la station Orvis VI, en orbite basse d’Orion, se prépare aux festivités de la Concorde, célébrant la signature des accords de coopération interplanétaire. À 19 heures standard, une série d’explosions coordonnées secoue les dômes d’habitat et les plateformes civiles. L’onde de choc provoque la désintégration du noyau central de la station. Des milliers de civils — familles, commerçants, diplomates — sont projetés dans le vide avant que les systèmes d’urgence ne s’effondrent.
Les images diffusées par les réseaux d’information terriens montrent une station éventrée, des débris embrasés dérivant lentement dans l’orbite orionaise. La panique gagne immédiatement la Terre : l’attaque, sans précédent depuis des décennies, est perçue comme une déclaration de guerre.
Quelques heures après la catastrophe, une transmission pirate émanant du Front de Libération d’Orion revendique l’attentat, dénonçant “l’esclavage économique” imposé par la Terre et proclamant la naissance d’une “République Orionaise Libre”. Les autorités de l’UN jugent la revendication crédible : plusieurs suspects affiliés au FLO sont arrêtés sur les lunes voisines, en possession d’explosifs d’origine militaire.
Le Pacte Eurasiatique, accusé d’avoir soutenu secrètement les indépendantistes, dément toute implication, mais la tension internationale atteint un point de non-retour.
L’annonce de l’attentat provoque une onde de choc politique et médiatique. Le Grand Amiral Kovac, chef des forces spatiales, déclare publiquement :
*« L’UN ne négociera pas avec des terroristes. À ceux qui défient nos flottes et assassinent nos enfants, je ne promets qu’une chose : le feu et le sang. »*
Dès le lendemain, le Conseil de Sécurité de l’UN proclame l’état d’urgence planétaire et ordonne la mobilisation générale. Les tentatives de médiation sont abandonnées ; les premiers bombardements orbitaux débutent moins d’un mois plus tard.
L’attentat d’Orvis VI est souvent cité comme le point de bascule de l’histoire humaine. Ce jour-là, la foi dans l’unité pacifique entre la Terre et ses colonies s’effondra. Les historiens de la Fédération Galactique y voient le péché originel de la militarisation de l’humanité, l’événement fondateur qui justifia toutes les dérives autoritaires à venir.